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Communiqué TAI - 19 mars 2007

LES ARTISTES DE PLUS EN PLUS FRAGILISÉS

Montréal, le 19 mars 2007 - Théâtres associés (TAI) joint sa voix aux associations d’artistes, au Mouvement pour les arts et les lettres, à l’Union des artistes et à tous ces leaders d’opinion qui, ces derniers jours, ont réclamé que les enjeux culturels occupent une place plus importante dans l’actuelle campagne électorale québécoise, dont au premier chef : l’amélioration de la condition économique des artistes. Le milieu des arts, porteur des idéaux et des valeurs de notre nation se voit maintenant courtisé à une semaine du scrutin. Au lendemain des élections, TAI sera au nombre de tous les regroupements d’artistes, qui sont gens de parole pour rappeler aux leaders politiques leurs engagements récents. TAI regroupe notamment les institutions théâtrales suivantes : le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, la Compagnie Jean Duceppe, l’Espace Go, le Théâtre Denise-Pelletier, le Théâtre de Quat’Sous, le Théâtre du Nouveau Monde et le Théâtre du Rideau Vert, à Montréal, ainsi que le Théâtre du Trident et le Théâtre de la Bordée, à Québec. Quelles hausses? Sur papier et dans leurs discours, tous les partis politiques reconnaissent l’importance de la culture. Tous saluent la créativité, le haut niveau de professionnalisme, les innovations de nos créateurs dont le talent rayonne sur nos scènes comme sur les scènes les plus prestigieuses à l’international. Oui, le Québec est riche de l’excellence atteinte par nos artistes qui, eux, s’appauvrissent et œuvrent dans des conditions de restrictions budgétaires de plus en plus étroites. Le Parti Québécois et le Parti Libéral revendiquent avoir, lors de leur passage au pouvoir, augmenté leur soutien à la culture et contribué ainsi à l’amélioration des conditions de vie et de travail de ceux et celles qui la font. Qu’en est-il réellement? Pour les neuf institutions théâtrales québécoises regroupées au sein de Théâtres associés, la réalité diffère largement du bilan tracé par ces partis. Entre 1999 et 2006, ces compagnies ont reçu des majorations moyennes de leurs subventions gouvernementales au fonctionnement à peine supérieures à 3 % par année, soit quelques dixièmes de points de plus que l’inflation. L’aide gouvernementale réelle est donc demeurée sensiblement au même niveau. De plus, cette aide représente une proportion de plus en plus mince des revenus de ces théâtres. En effet, en moyenne en 2007, seulement 36 % de leurs revenus totaux proviennent de sources gouvernementales. En comparaison, les théâtres institutionnels de Belgique, un pays à la population comparable au Québec, sont financés à 85 % par l’État. Les gouvernements demandent ni plus ni moins à nos institutions qui sont des organismes sans but lucratif de se comporter comme des entreprises commerciales. Ceci a pour conséquence directe de compromettre l’intégrité de leurs missions artistiques, de réduire l’accessibilité du plus grand nombre de citoyens aux lieux de culture et d’affaiblir leur capacité d’emploi. Qui a amélioré le sort des artistes? TAI regroupe les principaux employeurs québécois du secteur du théâtre. Chaque année, les compagnies membres font appel à plusieurs centaines d’interprètes, auteurs, metteurs en scène, concepteurs, artisans et techniciens. Au cours des dernières années, l’amélioration monétaire des conditions offertes à ces collaborateurs a été un objectif de tous les instants. Ainsi, 95 % des concepteurs qui ont signé plus d’un contrat avec un même théâtre entre 2000 et 2006 ont reçu des augmentations de cachets annuelles variant de 4 à 12 %. Ces progrès ont été rendus possibles en grande partie grâce à l’augmentation des revenus de billetterie, du soutien privé et de la passion des petites équipes au sein des théâtres. Ces petites équipes dont on ne parle jamais ont vu s’accroître considérablement leurs tâches et leurs responsabilités pour que les théâtres puissent joindre les deux bouts. Nos théâtres sont choqués d’entendre des politiciens s’approprier la paternité des hausses de cachets des artistes. L’aide gouvernementale y a bien peu contribué. Les revenus annuels des artistes en baisse La stagnation de l’aide gouvernementale et l’augmentation des coûts de réalisation, ont amené les compagnies membres de TAI à financer ces hausses par une diminution du nombre de nouvelles productions. Si tous se réjouissent des initiatives de coproductions, cela signifie aussi qu’il y a moins de propositions de travail offertes aux artistes par saison. En conséquence, il est tout à fait juste d’affirmer que les revenus annuels des artistes et artisans du théâtre sont actuellement en baisse; non pas cependant parce que les cachets payés par nos théâtres ont diminué, bien au contraire, mais parce que le nombre de contrats signés par nos théâtres a connu une baisse dramatique. En effet, entre 2000 et 2005, le nombre de contrats des artistes interprètes a diminué de 20 % et celui des concepteurs a diminué de 23 %. Le prochain gouvernement devra poser des gestes concrets pour stopper cette chute des revenus annuels des artistes. Théâtres associés invite donc les partis politiques qui se sont prononcés à tenir leurs engagements de hausser substantiellement le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec et attend toujours que le Parti Libéral prenne une position sans équivoque sur cet enjeu. Il s’agit d’une condition sine qua non pour permettre à la fois une majoration des cachets des artistes et le maintien d’un nombre de productions capables de leur assurer une hausse réelle de leurs revenus. TAI craint de plus que ces enjeux soient aussi évacués de la prochaine campagne électorale fédérale au cours de laquelle il entend revendiquer l’accès à l’assurance-emploi pour les artistes et les travailleurs autonomes de la culture. La Culture et les Arts, c’est une affaire d’État. - 30 - Source : Jacques Cousineau, Secrétaire général, (514) 842-6361

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